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Le R32, qu’est-ce que c’est ?

Depuis que vous vous intéressez aux pompes-à-chaleur, vous croisez régulièrement quelques noms étranges, comme R410A ou R32. Et pour ne rien arranger, ces termes sont associés à des sigles indéchiffrables. Il est donc grand temps de faire le point sur ces aspects techniques qui permettent, à condition de les maîtriser, de prendre une décision sûre et éclairée. R410A et R32 sont deux noms de deux fluides frigorifiques, utilisés pour le fonctionnement d’une pompe-à-chaleur. En quoi se distinguent-ils ? Lequel faut-il préférer ? C’est l’objet du billet d’aujourd’hui.

Tout d’abord, un peu d’histoire, avec un autre fluide frigorifique : le R22. C’est le fluide « historique » des pompes-à-chaleur. Son utilisation a été combattue par la signature du protocole de Montréal (1989) dont l’objet est d’encadrer l’utilisation des différentes substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Ainsi à l’époque, une transition a été opérée pour que les systèmes réfrigérants passent du fluide frigorifique R22 au R410A. La couche d’ozone pouvait souffler un peu.

Depuis, d’autres préoccupations environnementales conduisent à adopter de nouvelles réglementations. Cette fois, c’est le réchauffement climatique qui est le moteur de l’évolution. En effet, le R410A n’est pas mauvais pour la couche d’ozone mais c’est un puissant gaz à effet de serre. Son niveau de PRG s’élève à 2087,5 ce qui est particulièrement élevé (le PRG pour Potentiel de Réchauffement Global, est l’indice qui permet de mesurer l’impact d’un gaz sur le réchauffement climatique compte tenu de sa durée de vie et de ses propriétés radiatives). En comparaison le PRG du R32 s’élève à seulement 675.

Si le R32 est aujourd’hui une alternative sérieuse au R410A c’est donc en raison des préoccupations environnementales qui touchent tous les secteurs d’activités. L’Union Européenne choisi d’ailleurs d’être en première ligne sur ce point puisque de nouveaux seuils ont été adoptés concernant l’utilisation des fluides frigorifiques. La directive F-Gas II fixe des objectifs pour l’horizon 2030 et c’est pourquoi les constructeurs prennent les devants en basculant dès aujourd’hui vers le R32.

Quels apports au niveau des performances ? C’est la bonne nouvelle pour le particulier aussi bien que pour les professionnels ! On l’aura compris, le R32 est plus respectueux de l’environnement. Il est ensuite plus facile à manipuler car il s’agit d’un fluide homogène contrairement au R410A qui est un mélange. Là encore, pour le traitement des déchets, le R32 offre un recyclage aisé, plus avantageux. Le R32 est enfin plus économe puisque pour une installation équivalente, on utilise 24% de moins de R32 que de R410A. Son pouvoir thermodynamique est donc bien supérieur.

Un faux bémol à signaler, le R32 appartient à la classe de sécurité A2. C’est-à-dire qu’il est légèrement inflammable et qu’il n’est pas toxique. Cette classification peut rendre septiques les frigoristes habitués au R410A non-inflammable mais il laisse de marbre les chauffagistes habitués à manipuler au quotidien des gaz autrement plus dangereux comme le propane, le butane et le gaz naturel. En vérité, il s’agit d’un simple changement d’habitude qui ouvrira bientôt la porte des Etablissements Recevant du Public au R32 !